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Enfantises & Co
30 septembre 2016

Et si... on changeait tout?

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Quand, il y a presque un an et demi, nous avions décidé de retirer nos enfants de l'école, c'était face à un raz-le-bol généralisé d'un système rigide et irrespectueux, incapable de se remettre en question. L'idée était alors de travailler à la maison à leur rythme, avançant plus rapidement dans les matières "fondamentales" (maths-français) et en faisant quantité d'activités et lectures de culture générale. En un peu plus d'un an nous avons accompli un travail formidable: nos enfants ont tous en moyenne deux ans d'avance dans toutes les matières, l'étendue de leurs connaissances s'est étoffée, leurs passions se sont élargies, quant à leur emploi du temps... il a foisonné.

Toutefois, ce début d'année est difficile: les garçons, un mois après la fin des vacances, ont toujours du mal à se remettre au travail, leurs activités nous prennent énormement de temps (12 ans est toujours au conservatoire et au hockey où il s'entraîne avec deux catégories, 9 ans pratique le hockey sur glace, le violoncelle et la danse classique au conservatoire plus la natation; 7 ans le hockey, la natation et le violon au conservatoire, 4 ans le hockey et la natation) sans compter les cours de langues (les trois grands apprennent le chinois et l'anglais, 9 ans le russe en plus, 4 ans va commencer cette année le chinois et l'anglais, j'aimerai y ajouter des bases d'espagnol..) et le travail quotidien des instruments de musique... même en homeschooling nos journées sont COURTES!!

 

Alors quand en plus ils peinent à se mettre au travail, que Douzeans apprend la programmation au lieu de préparer son brevet, que Neuvans passe des heures sur un exercice de français qui ne devrait prendre que quelque minutes, que Septans passe sa journée à s'échapper dans la chambre pour jouer avec ses chevaliers Playmobil ou à lire ses BD sur les insectes, je frôle la crise de nerfs. Tant est si bien que la semaine dernière j'ai flirté avec l'extinction de voix tout en les menaçant de les remettre à l'école.

 

Et si on s'y prenait différemment?

N'avons-nous pas quitté l'école parce que c'est une structure rigide, peu attractive et incapable de se remettre en question?

 

Force est de constater qu'avec la fatigue et la routine (et aussi parce que j'ai deux "collégiens", dont un supposé passer le brevet cette année) j'ai tendance à me reposer de plus en plus sur les manuels et chercher de moins à moins à rendre les apprentissages ludiques. Pire, il ne reste plus de temps pour les sujets qui les intéressent! Et avec les exercices très "scolaires" ils n'ont pas du tout envie de se mettre au travail...

Pour autant, le unschooling est toujours très peu pour nous, ne serait-ce qu'en raison de certaines réformes soclées et les inspections (dont je n'ai toujours aucune expérience).

 

Si les mathématiques ici ne posent vraiment aucun problème, les zébrillons ayant tous une pensée abstraite très développée, l'apprentissage du français en revanche est plus problématique: c'est long, fastidieux et ingrat, en particulier pour Neuvans qui a a du mal à se concentrer et fait nombre de fautes d'inattention sur des règles qu'il connaît pourtant déjà très bien. Je pense que nous gagnerions tous à alléger cette charge de travail au strict minimum. Quant à SVT, Histoire, géographie... ils ne nous reste simplement pas de temps pour nous en préoccuper, il est donc urgent de se réorganiser et remettre le plaisir d'apprendre et la ferté d'avoir accompli un beau travail au centre de nos apprentissages!

Rien ne nous empêche, par exemple, de faire moins d'exercices et moins d'analyses de textes pour se consacrer au plaisir de la lecture des living books si chers à Charlotte Mason et s'exercer à l'écriture en recopiant des extraits de nos documentaires, en inventant des histoires et des pièces de théâtre...

L'autre bonne idée c'est l'utilisation d'un classeur "à vie" à remplir tout au cours de nos apprentissages avec des textes, dessins, fiches etc. C'est, au départ, une idée écologique de Myriam permettant de ne pas jeter les cours d'une année sur l'autre, qui, hybridée avec le livre des siècles de Charlotte Mason s'avère être un excellent fourre-tout qui, chez nous, doté d'intercalaires aux noms des époques, pourrait permettre de classer toutes nos découvertes sur les civilisations, rois, révolutions... mais aussi peintres, musiciens et scientifiques, oeuvres d'art et grandes découvertes, afin que l'enfant puisse avoir une image globale de chaque période historique car s'ils arrivent relativement facilement à relier ce qui tient à une civilisation en particulier, en revanche il est beaucoup plus difficile de faire le lien entre une époque et un grand personnage, ou encore situer deux civilisations l'une par rapport à l'autre. En travaillant dessus ils pourraient faire des fiches, des lap books, des dessins, recopier des textes, faire des résumés, reformuler des phrases... vous avez dit enseignement pluridisciplinaire? Voilà qui devrait plaire aussi bien aux enfants qu'à l'inspecteur, non? Et puis, bonus: comme nous garderions le même classeur pendant des années nous pourrions le représenter à l'inspecteur à chacune de nos rencontres, à lui de trouver ce que nous avons fait dans l'année!..

L'idée me plaît tellement que je pense l'appliquer à d'autres matières: un deuxième classeur "sciences et nature", un troisième "géographie, pays et cultures" (je le verrai bien avec des intercalaires continents par exemple..), un quatrième avec la mythologie (je pense notamment à mon Neuvans qui en est très friand... contrairement aux exercices de français!).

 

Bref, vous l'aurez compris: nous passons à l'informel pour l'essentiel, en gardant toutefois quelque exercices de maths et de dictées de français sous le coude, en échange je leur demande de:

  • Respecter les horaires de travail, quand bien même ils seront relativement libres à l'intérieur de ces horaires de choisir le contenu de leurs "leçons" (personne ne se lève à midi pour ensuite traîner les mains dans les poches!)
  • Accueillir les nouveaux sujets que je leur propose avec enthousiasme et sans à priori, ne pas déclarer quelque chose comme étant "nul" avant d'en savoir davantage (libre à eux ensuite d'approfondir ou rester sur une connaissance générale)
  • Toujours terminer un travail commencé, s'appliquer, donner le meilleur dont on est capable (pas de feuilles de cochon!)

 

Je l'ai annoncé tout à l'heure aux garçons, la nouvelle a été accueuillie avec beaucoup d'enthousiasme; je nous laisse jusque Noël pour tester cette nouvelle organisation et ensuite nous ferons le bilan.

 

 

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Commentaires
J
Bonjour, j'aime beaucoup cet article, il est très instructif, merci ! En le comparant à notre IEF, j'ai l'impression de faire de l'informel total alors que j'avais tendance à revenir vers davantage de formel, voir à axer sur une grande part de formel... je vois que j'ai encore un long chemin à réaliser ! Pour le français, j'ai un douzeans (en fait une) qui est passionné par le français depuis toujours, du matin au soir et pourrait même sauter les repas pour cela. J'ai abordé très ponctuellement les règles de français et cet enfant a véritablement créé tout son savoir par lui-même en dévorant et dévorant des livres. Je pensais que cela ne suffirait pas à une bonne maîtrise du français, de ses règles, de ses subtilités et pourtant... il vient de rejoindre un comité de rédaction, de lecture et de correction de textes (orthographe, syntaxe..), où, n'était acceptés que des adultes jusqu'à présent... ce comité est composé qui plus est, d'enseignants de français qui m'ont demandée quelles astuces j'avais trouvé pour lui enseigner une telle rigueur de l'orthographe et ... j'ai été gênée de taper en touche car c'est bel et bien la pratique très assidue de la lecture qui a fait la quasi intégralité du travail... C'est un enfant qui a demandé par lui-même à apprendre le latin pour comprendre l'origine des mots et qui est en recherche de classique pour comprendre les allusions et références qui sont faites dans les ouvrages lus. Donc la pratique de la lecture, peut vraiment aider à faire passer des règles de français, laborieuses.
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